Y avait-il quelqu’un aux commandes de la juridiction marseillaise ce 26 juillet dernier pour laisser l’audience des comparutions immédiates se terminer à 6h20 du matin après 16 heures d’audience ? C’est la question que l’on peut légitimement se poser quand on sait que la Présidente habituée des comparutions immédiates, annonçait qu’elle estimait la fin d’audience après 4h du matin.
Ce n’est pas la première fois que le TGI de Marseille est pointé du doigt pour ses audiences tardives. Régulièrement des audiences dites du matin débordent allègrement sur l’après-midi pour se terminer aux alentours de 16h, au correctionnel comme au tribunal pour enfants. De son côté, le service du JLD n’est pas en reste et connaît lui aussi des journées à rallonge dont une nocturne qui s’est terminée à 6h du matin.
Piétinée, la circulaire Lebranchu et ses 6 h d’audience consécutives préconisées ; bafoué le droit à un procès équitable qui se tient à des heures raisonnables ; méprisées les conditions de travail des personnels de justice. Curieux paradoxe que de juger et condamner au quotidien des employeurs enfreignant le code du travail et ne pas respecter soi-même la législation du droit du travail applicable à ses fonctionnaires.
Comment en est-on arrivé là ? Le rapport demandé aux chefs de juridiction par les chefs de cour apportera peut-être quelques explications. Des explications que la juridiction devra analyser pour en tirer les conséquences et éviter que cela ne se reproduise, encore.
Faudra-t-il attendre pour mettre fin à ces audiences nocturnes, qu’un jour au petit matin rentrant d’une audience de 16h, un magistrat, un greffier, un avocat ou un policier aient un grave accident sur la route après s’être endormi au volant ?
Il est plus que temps de réagir !