4 AVIRL 2019
La résolution générale du congrès de Rennes
POUR UN NOUVEAU PACTE SOCIAL ET ÉCOLOGIQUE AU SERVICE D’UNE SOCIÉTÉ SOLIDAIRE ET SOUTENABLE.
«Les menaces pour la vie des hommes et des femmes sur la planète, engendrées par le productivisme et la captation de l’ensemble des ressources disponibles, sur fond d’inégalités croissantes comme les révolutions technologiques dans un temps accéléré, sont les marqueurs de ce début du XXIe siècle. Ce contexte appelle des réponses urgentes et a déjà des répercussions sur l’ensemble du système de production, les modes de vie, l’organisation des sociétés et les conditions de travail.
L’accroissement constant des inégalités, les bouleversements technologiques, environnementaux créent un climat anxiogène. Celui-ci conduit une part croissante des populations à craindre l’avenir, à se réfugier dans le seul temps présent, privilégiant le repli à l’ouverture, l’égoïsme au partage, l’individualisme aux solidarités et au collectif. Cette réalité vécue favorise et nourrit les populismes, la montée des extrémismes et des fanatismes, fragilise la sphère démocratique et devient un défi pour le syndicalisme dont la pertinence est interrogée.
LE SYNDICALISME DOIT SE RÉINVENTER.
IL DOIT DÉMONTRER SA PERTINENCE COMME SON UTILITÉ DANS LA CONSTRUCTION DU MONDE DE DEMAIN.
Le syndicalisme a, dans ce contexte, un rôle à jouer, mais ces évolutions lui imposent aussi de se réinventer. Il doit démontrer sa pertinence comme son utilité dans la construction du monde de demain. Nous, militants et militantes syndicaux, devons penser, mettre en œuvre, promouvoir et nous adapter à de nouveaux modes de vie, de nouveaux modèles de développement économique, de nouvelles protections et de nouveaux droits pour les travailleurs et leurs parcours professionnels tout en préservant les acquis sociaux fondamentaux.
Dans ce monde en pleine mutation, l’Europe reste le cadre pertinent pour agir. Aucun repli nationaliste ne permettra de faire face aux défis de la mondialisation. L’Europe doit se réinventer : les peuples de l’Europe et dans notre champ, les travailleurs et travailleuses européens, doivent construire une zone d’excellence démocratique, sociale, environnementale et technologique. Cette zone doit d’abord être utile aux populations de l’Europe mais elle a également la taille critique permettant de peser sur le cours du monde pouvant servir de référence pour les travailleurs du monde entier.
Comme le définit la charte des valeurs de l’UNSa, « le syndicalisme dont nous nous réclamons met au cœur de sa démarche la transformation sociale par la négociation et le contrat appuyé sur le rapport de force ». Pour cela, l’UNSa propose l’émergence d’un pacte social autour d’un nouveau modèle de société en France comme en Europe. Celui-ci devra s’appuyer sur une conception du développement économique n’ayant plus pour finalité un productivisme et un consumérisme dévastateurs pour les travailleurs et la planète. Ce modèle devra viser un développement soutenable dans une société juste, équitable et solidaire mettant l’humain au cœur de son projet. Dans cette perspective, l’urgence environnementale et les menaces climatiques qui pèsent sur l’humanité doivent être prises en compte.
Cela implique de penser le social, l’économie et l’environnement non pas en opposition mais comme un tout complémentaire et d’en faire le nouvel axe de nos choix de société. L’acceptation de ces choix suppose que le souci d’équité et de justice sociale irrigue les décisions. Ce nouveau compromis social à bâtir doit s’appuyer sur la mobilisation la plus large de la société et de ses représentations syndicale, associative, mutualiste et politique. Cette société plus solidaire, respectueuse de l’humain et de ses droits comme de la nature – bien commun de l’humanité – peut être la base d’une démocratie aboutie et la garantie de sa pérennité. Ses volets politique et social y existant pleinement, leur complémentarité pourrait ouvrir aux citoyen·ne·s une forme élargie d’association et de participation à la vie de la cité.
« Le combat écologique est aujourd’hui prioritaire, car il est vital. La lutte contre le réchauffement climatique doit désormais être le prisme de toutes nos politiques ».
Luc Bérille dans La Croix (entretien bilan publié le 2 avril 2019)
Construire un nouveau compromis social ne signifie pas ignorer les différences d’intérêts existant dans la société. Dans ce cadre, le syndicalisme a vocation à occuper toute sa place dans la société pour faire valoir les intérêts des travailleurs, qu’ils ou elles soient actifs ou retraités. Les capacités à argumenter mais aussi à peser en termes de rapport de force sont les clés des préoccupations sociales dans cette démarche. Dans cette optique, nous devons rechercher l’unité syndicale la plus large possible tout en nouant des alliances avec d’autres organisations de la société civile sur tous les sujets où les revendications syndicales croisent celles d’associations dont le cœur d’activité initial est différent. Ces alliances doivent nous permettre de co-construire un modèle de société. C’est particulièrement vrai sur les questions de droits démocratiques et de droit social mais aussi sur les questions environnementales, de consommation ou d’évolutions sociétales.
NOTRE PROJET EST À L’OPPOSÉ DES CONCEPTIONS NATIONALISTES, POPULISTES ET EXTRÉMISTES QUI MENACENT LA DÉMOCRATIE.
L’UNSa considère en particulier qu’il y a une véritable menace de prise de pouvoir de l’extrême droite en France comme en Europe. Elle est mobilisée pour la contrer. L’un des critères attestant de la vitalité démocratique est le syndicalisme. En retour, le syndicalisme a un besoin impératif de la démocratie sans laquelle il ne peut exister pleinement et s’épanouir. C’est pourquoi les libertés individuelles et collectives, le respect des droits humains et de la dignité humaine doivent être au cœur de ce nouveau modèle de société. L’UNSa les a toujours eus pour boussole. Notre attachement à la République, à la démocratie, à l’État de droit, aux libertés, à la laïcité, à la justice sociale, à la solidarité et à la fraternité guide notre action dans et au-delà du milieu du travail. C’est ce qui fonde notre combat pour l’égalité des droits et l’égalité de traitement, et contre toute forme de discriminations, notamment racistes, xénophobes, religieuses, antisémites, sexistes ou homophobes.
LA COMPOSITION DU NOUVEAU SECRÉTARIAT NATIONAL
Le secrétariat national de l’UNSa est composé de 14 membres : 7 femmes et 7 hommes ; 7 issus du public et 7 issus du privé.
Laurent ESCURE
(48 ans, secteur public, sortant) est élu secrétaire général de l’organisation syndicale. Il succède à Martine Le Gal (1993-1994), Alain Olive (1994-2011) et Luc Bérille (2011-2019).
Rachel BRISHOUAL
secrétaire nationale en charge de l’Europe, de l’international et du logement (50 ans, secteur privé, entrante)
Dominique CORONA
secrétaire national en charge de la protection sociale, de la QVT et de l’ESS (51 ans, secteur privé, sortant)
Florence DODIN
secrétaire nationale en charge des IRP et des conventions collectives (56 ans, secteur public, sortante)
Luc FARRÉ
secrétaire national en charge de la fonction et des services publics (54 ans, secteur public, sortant)
Alain GERGAUD
secrétaire national en charge de la vie interne et du centre d’études et de formation et trésorier adjoint (54 ans, secteur privé, sortant)
Vanessa JEREB
secrétaire nationale en charge de l’emploi, de l’économie et de la formation professionnelle (49 ans, secteur privé, sortante)
Pascal PRIOU
secrétaire national en charge
du développement et de la communication (57 ans, secteur public, sortant)
Elsa RÉGENT
secrétaire nationale en charge de l’appui et du conseil auprès des équipes syndicales (44 ans, secteur privé, entrante)
Marie-Noëlle ROUSSE
secrétaire nationale en charge de l’accompagnement et de l’animation des territoires (54 ans, secteur public, entrante)
Guillaume TRICHARD
secrétaire national en charge du service juridique et des transitions technologiques et environnementales (42 ans, secteur privé, entrant)
Émilie TRIGO
secrétaire nationale en charge
des libertés, de l’égalité femmes-hommes, de la défense des droits humains, de la lutte contre les discriminations et des jeunes (37 ans, secteur public, sortante)
Jean-Marie TRUFFAT
trésorier général (60 ans, secteur privé, sortant)
Martine VIGNAU
secrétaire nationale en charge de la politique familiale, de l’action sociale, de l’insertion et de la consommation.