Métropôle – Outre-mer
Témoignage d’une collègue de Sud-Ouest.
Dès le début du confinement, j’ai été sollicitée par mon directeur de greffe pour faire une partie de mon travail en présentiel, dans le cadre du Plan de Continuation d’Activité. Mes enfants sont encore trop petits pour rester seuls, mais j’ai pu m’arranger avec mon compagnon pour venir régulièrement au Palais. Le PCA était bien organisé et j’étais contente de me sentir utile et de contribuer à faire fonctionner la Justice. Le reste du temps j’ai essayé de faire du travail à distance avec mon ordinateur personnel, puisqu’il n’y avait pas assez de portables à distribuer dans ma juridiction. Mais la connexion fonctionnait très mal et je n’ai pas pu beaucoup travailler.
Je pense que le fait de nous prendre des jours RTT et de congés est particulièrement injuste car nous n’avons jamais demandé à rester chez nous et surtout beaucoup de collègues ont fait de leur mieux pour continuer de travailler. Mais les outils pour le faire n’étaient tout simplement pas là. Pour le remboursement des frais de repas, c’est vraiment désagréable, car il faut que je donne les tickets de caisse de ce que j’achète et j’ai l’impression de devoir justifier de manger tous les midis !
Depuis que la reprise du travail a commencé, je suis encore plus inquiète qu’avant à cause des transports. Il y a parfois vraiment du monde, mais tous ne portent pas de masque et la distance est difficile à respecter. Avec la reprise des audiences publiques, je pense que nos locaux ne sont pas vraiment désinfectés à chaque fois et l’organisation est vraiment compliquée en l’absence de glace en plexiglas. Nous avons juste du gel hydro-alcoolique et quelques masques de mauvaise qualité. Donc je préfère acheter mes masques au supermarché, même si je trouve que les vendeurs en profitent : 29 euros 95 les 50 masques chirurgicaux !
Pour terminer, j’ai vraiment l’impression que, globalement, tout le monde dans ma juridiction essaye de faire au mieux mais que la hiérarchie ne reçoit pas vraiment des instructions ou des modes d’emplois et qu’ils bricolent comme ils peuvent, et bien évidemment ce sont les fonctionnaires qui en payent les conséquences.